Carnet de voyage de l'Equateur
 

Infos sur le pays

¡En Ecuador todo es posible pero nada es seguro!
(En Equateur, tout est possible mais rien n´est sur)
30 oct, départ de New York pour Quito. Escale à San José au Costa Rica. Atterrissage spécial à Quito qui se trouve dans une vallée encaissée. Les pilotes reçoivent à cet effet une formation spéciale. Une fois que l´avion touche le sol les passagers applaudissent. Et chose particulière, l'aéroport se trouve dans le nord de la ville, au milieu d'habitations. On voit et on entend surtout un grondement incroyable, on lève la tête et l'avion est juste au dessus, à quelques mètres seulement, les yeux écarquillés on baisse la tête histoire de se rassurer. Gabriel de Hospitalityclub.com vient nous chercher à l´aéroport et nous emmène dans la maison familiale où nous serons hébergés.

Vue de Quito

Le lendemain est un long week end férié en Equateur et nous partons avec Veronica, la soeur de Gabriel, et Jacob Rodrigo son fils pour Tonsupa, au sud d´Esmeralda, sur la côte ouest du pays. Le bus mettra 7h30 pour aller de Quito à Tonsupa en empruntant les routes sinueuses de la Cordillère des Andes. Tonsupa est une mini-station balnéaire, vivante en période de vacances uniquement. Plage, coktail, salsa... Le lendemain virée en voiture vers Supa, puis Atacames puis Esmeralda. Esmeralda est une ville déconseillée pour les touristes comme toute la frontière nord du pays commune avec la Colombie. Nous resterons à Tonsupa deux jours. Jacob Rodrigo, âgé de neuf ans, parle anglais très correctement et nous sert d´interprète à l´occasion. Nous quittons Atacamas pour Manta.
La route qui longe la côte ouest du pays se nomme "la ruta del sol" (la route du soleil). Dans le bus nous rencontrons Mimi, une allemande qui passe quatre mois en Ecuateur pour enseigner bénévolement l´anglais et le français. Notre veine, elle parle français et espagnol alors que nous deux parlons très mal espagnol. Nous échangeons impressions et conseils. Arrivée à Manta à 7h du matin, la nuit a été difficile dans le bus. Rien à faire à Manta, avec Mimi on décide de tracer notre route plus bas vers Puerto Lopez. Au mois de septembre on peut y voir les baleines. Puerto Lopez est une petite ville assez pauvre où les seules attractions sont les baleines et le parc national de Machilillia. L´accès au parc est payant, 12$ pour lesquels nous avons soi disant accès au parc qui se résume en fait à des arbres grillés par la chaleur et recouverts de poussière. Nous avons aussi le privilège d´accéder à une plage privée où seuls les touristes se retrouvent. La belle arnaque... On quitte Puerto Lopez le lendemain, déçus, pour Montañita, le repère des babos du pays. Les touristes s´y retrouvent en masse pour faire la fête. Seulement quand nous arrivons la vague de touristes est passée alors la grosse fête aussi. Nous déjeunons au restaurant Bob Marley... parties de cartes, feu sur la plage et dodo.
Le lendemain nous quittons Montañita et Mimi qui poursuit sa route vers Salinas alors que nous partons vers Cuenca. On passe par Guayaquil, la plus grande ville du pays, ville industrielle. A l´entrée de la ville nous pouvons voir de belles villas, alors que jusqu´ici nous avons traversé des villages relativement pauvres. Le pays est généralement pauvre à l´exception des grandes villes où la différence entre riches et pauvres est très marquée. Au bout d’une demie heure le bus entame sa montée vers Cuenca, à gauche, à droite... La nausée nous gagne, 3h30 de route encore avant d’arriver. Nous descendons dans un hôtel, adresse trouvée dans le routard « El Cafecito ». L‘endroit est sympathique et animé. Nous sommes restés deux jours à Cuenca et à chaque fois la pluie a été de la partie pendant l’après-midi. A l’hôtel, nous rencontrons Claudia, une suisse qui visite l’Amérique Latine en un an, toute seule... nous passons la soirée ensemble. Le lendemain nous partons dans la matinée avec Claudia pour le Parc National "El Cajas". Dans le bus nous rencontrons deux espagnols qui eux aussi se rendent au parc. Nous décidons de faire la visite du parc ensemble. Au bout d’une demie heure de marche, grêle mêlée de pluie commence à tomber. L’orage gronde. De plus, le parcours n’est pas très clair tellement les balises sont peu nombreuses. Très rapidement nous sommes trempés comme des soupes. Nous regagnons la route pour faire du stop, un pick-up s’arrête et nous montons a l’arrière en se faisant une place entre les bananes et les pastèques. Nous rentrons à l’hôtel, douche chaude et repas pour se réchauffer. En soirée, nous prenons l’apéro avec Claudia et Christine, une française arrivée dans l’après midi. Elle reste quatre mois en Ecuateur. Nous passons la soirée ensemble, ambiance joyeuse. Nous faisons de belles rencontres.

El Monastero (Le monastere)

Montanita, notre hôtel

Cuenca

bananier

El Parque National Las Cajas (Le parc National Las Cajas)

Le lendemain nous quittons Cuenca, dont nous n’avons pas vu grand chose en raison de la pluie, pour Ingapurca, où se trouvent les plus anciennes ruines Inca de l’Equateur.
lama Les ruines Incas d'Ingapirca
Ensuite, nous reprenons le bus pour Ambato (5 heures de route) puis Banos (1 heure), une petite ville thermale. Nous retrouvons les deux espagnols dans le même hôtel, recommandé par Claudia. Resto, promenade et dodo. Le lendemain matin, petit tremblement de terre qui nous sort du lit, nous louons des vélos pour faire « la ruta de los cascades » (la route des cascades), 20km jusqu'à Rio Verde pour voir la plus impressionnante des cascades « Pailon del diablo ». Sur la route, nous sommes montés dans une nacelle pour passer de l’autre côté de la rivière, 100m plus bas, l’autre rive se trouve à 300m. Les premières secondes sont impressionnantes puis on s’habitue. Nous faisons le chemin retour avec un local qui ramène les touristes fatigués avec leur vélos a l’arrière du pick-up, 1,50$ par personne pour 25mn de route. De retour à Banos, nous cherchons une agence pour faire un petit séjour dans la jungle amazonienne. Nous en trouvons une qui nous propose deux jours accompagné d’un guide. Deux allemands seront de la partie, Elke et Daniel. Plus tard nous nous rendons aux bains, eau chaude puis eau froide...
10 nov 2004 : départ pour Puyo, dernière ville avant d’accéder à la jungle, accompagné de Gonzalo notre guide, un indigène de la communauté Quechua. Il a 17 frères et soeurs. Alors qu’il vit maintenant à Banos avec sa femme et ses deux enfants, le reste de sa famille vie encore dans la jungle. Il a 24 ans. A partir de Puyo, nous prenons un pick-up taxi avec tout l’équipement, bottes et cirés. 1 heure de route encore pour atteindre le premier campement ou prenons notre déjeuner. Apres avoir mis nos bottes, nous partons pour une heure de marche dans la jungle et atteindre la chute « Hola Vida », au beau milieu de nulle part. Baignade... Au passage Gonzalo nous montre quelques plantes médicinales comme celle appelée « El sangre del diablo » (le sang du diable).

orchidée sauvage

bananes sauvages

En taillant une entaille dans l’écorce du bois, de la sève s’écoule, un liquide rougeâtre en sort et on l'applique sur les piqûres d’insectes comme anti-inflammatoire ou on peut en verser trois à quatre gouttes dans un verre d’eau en cas de maux de ventres. Plus loin il nous montre la plante appelée « la cabeza de la selva » (la tête de la jungle) en cas de maux de tête. Plus loin, un gros cèdre creux sert aux indigènes quand ils sont perdus en frappant la partie creuse du tronc avec une grosse pierre, le bruit résonne dans la jungle et permet au reste de la communauté de localiser la personne. Une autre plante qui quand on la froisse entre ses mains et qu’on inhale provoque une quinte de toux. Elle est utilisée en cas de toux à raison de trois fois par jour. Plus futile, il nous montre une plante qui quand on coupe la tige, perd un liquide orange qui est ensuite appliqué sur les ongles des femmes indigènes lors de festivités.

maquillage realise par une femme indigene de la communaute

On rebrousse chemin vers le campement. On prend un canoë pour passer l’autre côté du Rio Negro, le fleuve, et rendre visite à la communauté où vit son frère avec sa femme et ses deux enfants. Il s’annonce par des cris particuliers mais pas de réponse ce qui signifie que les hommes ne sont pas là, ils sont partis chasser. La femme présente nous accueille. Ils ont un boa constrictor en captivité ainsi qu’un singe. Ils s'en nourrissent d'ailleurs et les chassent à la sarbacane. On prend des leçons de tir à la sarbacane : il faut trouver une tige qui fera office de flèche, on roule un morceau de coton pur à une extrémité de la tige pour donner de la force et on enduit le bout de la flèche avec du poison en faisant attention de ne pas en mettre sur les bords intérieurs de la sarbacane pour ne pas s'en mettre sur les lèvres et s'empoisonner soi même.

Gonzalo, notre guide

vue de l'Amazonie

Ensuite, il nous faut prendre un canoë pour descendre sur le Rio pendant quarante minutes, la nuit commence déjà à tomber. Nous sommes cinq dans le bateau avec le guide et les deux allemands. A certains endroits, la rivière est mouvementée parce que peu profonde et le lit du fleuve est tapissé de pierres rondes, il faut donc trouver le passage. A un moment donné le guide s’approche d’un îlot et y met le pied en retenant le canoë. Il ne nous dit rien et on le voit réfléchir pendant quelques secondes le visage crispé. Il nous dit finalement que le bateau est trop chargé et il décide de laisser Elke et Daniel sur l’îlot, de nous descendre moi et Marek en amont. La nuit est bien là maintenant et personne ne dit quoi que soit. Il débarque donc Elke et Daniel et nous nous continuons à descendre le fleuve. Il nous laisse moi et Marek sur le bord du Rio, les pieds dans l’eau et la végétation dense dans notre dos et dans l’obscurité complète de la nuit. Il repart à contre courant chercher Elke et Daniel et nous dit qu’il sera de retour dans 10 minutes. Gentiment, nous restons sur le bord du fleuve avec la frousse au ventre. En face sur l’autre rive on voit les bébêtes phosphorescentes dans la foret. On garde notre sans froid mais des mauvais scénarios défilent dans nos têtes : on imagine les alligators se pointer et nous dire un coucou ainsi que toute les autres bébêtes de la jungle. Finalement Gonzalo apparaît après 20 minutes avec Elke et Daniel. On s’est demandé pour qui c’était pire, pour eux coincés sur leur îlot ou nous au bord du fleuve avec une telle végétation derrière nous qu’on oserait même pas y pénétrer. On remonte tous dans le canoë, Gonzalo s’est equipé d'une lampe frontale, il nous reste environ 10 mn encore avant d’arriver au campement. Finalement on y arrive, soulagés. Gonzalo nous montre nos bungalows, une cabane sur pilotis faite de bois et bambous, pas de fenêtre, petite maison sommaire. Gonzalo se charge aussi du dîner, nous le rejoignons dans la cuisine. Alors qu’il cuisine il se rend compte qu’il n’y a plus de sel et nous dit : « je reviens, je vais acheter du sel». Personne ne dit rien, on le regarde s’éloigner et prendre à nouveau le canoë. Mais où il va acheter du sel ? Il revient un quart d’heure après, il a été en acheter dans une communauté plus loin... Finalement il maîtrise le canoë la nuit alors... Après le repas, Gonzalo nous demande si nous sommes prêts a faire une derniere sortie dans la jungle pour aller observer à l’aide d’une lampe frontale les alligators ou plutôt leurs yeux qui apparaissent dans l’obscurité. Moi, mon courage m’a abandonné et je suis la seule à rester au campement alors que Marek, Elke et Daniel sont partants. Je reste dans la « cuisine » avec la femme de Gonzalo qui très rapidement décide d’aller se coucher. Je n’ose même pas regagner notre cabane sur pilotis et sans fenêtres où nous sommes supposés passer la nuit.

un toucan alleché par l'odeur qui se dégageait de la cuisine

volcan actif à Banos

canoes

habitations dans la jungle

notre abris pour la nuit

Elle ne se trouve qu’à cinq mètres de la cuisine mais me savoir toute seule là-bas ne m’emchante pas alors je reste attendre le reste de la troupe dans la cuisine éclairée par une bougie qui diminue à vue d’oeil. Je commence à m’inquiéter et je cherche du regard une autre bougie au cas où les autres ne seraient pas de retour avant qu’elle ne s’éteigne. Les papillons et autres insectes volants de la nuit viennent me chercher des noises. Je ne vois aucune autre bougie et j’ose à peine bouger du pied, a part cette faible lumière de la bougie tout le reste autour de moi est noir et les bruits de la nuit me remplissent les oreilles. Vivement qu’ils reviennent. Les voilà de retour, ouf. Ils reviennent bredouilles, pas d’alligator ni autre bébête qui se montre la nuit mais les pouettes de marcher la nuit dans la jungle. Tout le monde part se coucher, nous dormons tous dans la même hutte, chacun caché sous sa mousticaire, seule protection contre la jungle. Les bruits sont tellement forts et l’orage qui gronde au loin ne m’aide pas à fermer l’oeil. La nuit aura été courte, je n’ai dormi que d’un oeil pendant que l’autre veillait. Le lendemain nous reprenons le chemin de la civilisation. Nous prenons le bus qui sur une route caillouteuse relient les communautés entre elles et les relient a Puyo, la ville la plus proche. De retour a Cuenca, nous sommes heureux de pouvoir prendre une douche après l'humidité de la rainforest. Changement de décors, se sont les bruits de voitures et les chiens qui aboient qui peuplent le nuit. Dernier trajet en bus pour rejoindre Quito où nous retrouvons Veronica, Jacob Rodrigo et Yael. Nous passons une partie du weekend ensemble. Nous partons le samedi pour Otavalo, à 1h30 au nord de Quito, où se tient un marche d'artisanat indigènes. Quelques vielles femmes viennent vers nous mendier. Les touristes sont très sollicités,on nous appelle "amigo". En fin de journée les négociations sont plus faciles et les prix baissent rapidement. Retour à Quito, dernière ballade, on prend des photos. Sur la Place de l'Independance a lieu une manifestation des indigènes. Veronica, cuisinière de métier, nous prépare un dernier repas d'adieu: Yuca accompagné de sauce au beurre de cacahuettes. C'est l'heure des au revoir, on décolle dans 2 heures pour Santiago du Chili.
A notre départ Véronica nous offre un livre, laissé par une autre voyageuse francaise intitule " Journal d'une apprentie chamane" de Corinne Sobrun. Il s'agit d'une femme qui après le décès d'une personne chère dont elle n'arrive pas à faire le deuil va dans la jungle amazonienne au Pérou suivre l'enseignement d'un chamane pour se libérer de son mal. Nous l'avons lu dans l'avion pour l'Argentine. Le livre est très drôle et nous a rappelé notre court séjour dans la jungle. Nous avons ri de nous même habitué au confort et dorénavent si peu proche de la nature comme le sont les indigènes qui nous ont donné une belle lecon de vie. Ils tirent tout ce dont ils ont besoin de la jungle tout en la respectant.

Marché d'Otavalo

le Chapeau de Panama, qui comme sont nom ne l'indique pas est un pur produit équatorien

Batidos, jugos de tomato del arbol, empanadas La cuisine équatorienne aura été un vrai délice. Beaucoup de fruits exotiques. On a adoré les "batidos de coco" ou les "batidos de banana", ce sont des fruits mixés avec du lait. On a aimé "el jugo del tomato del arbol" (un jus de fruit de tomates douces), "el jugo de maracuya" (connais pas la traduction). Les jus de fruits ne sont que des purs jus de fruits, pas de concentrés ici. On a goûté aussi à quelques fruits exotiques dont le nom en espagnol a été trop difficile à retenir pour nos petites têtes. Et partout on trouve des empanadas, ce sont des feuiletés de viande, de fromage, etc.

Los choferes de bus locos de Ecuador (les chauffeurs de bus fous d'Equateur) "A Quito", "A Quito", "A Quito", "A Quito"; va le rabatteur A chaque fois que nous avons du prendre le bus, c'était des heures d'angoisse. Il y a énormement de compagnies de transport et la concurrence est rude. Les bus ramassent les passagers n'importe où sur la route, il suffit de leur faire signe. Il y a des rabatteurs qui vous tombent dessus dès qu'ils voient votre sac à dos. "où vous allez?" " A Quito, a Quito, a Quito". Ils crient la destination du bus pour attirer le client. Pour ramasser le plus de passagers et rentabiliser leur affaire, les bus font la course en ville, à la sortie des villes et dès qu'ils croisent un bus de la concurrence il faut le doubler pour lui chiper ses passagers. Le problème est que les routes en Equateur sont en très mauvais état et qu'ils circulent sur les routes de la Cordillère des Andes... ils roulent donc à une allure folle. En allant de Puyo a Cuenca, le chauffeur conduisait tellement vite qu'un des passagers s'est levé pour aller dire au chauffeur qu'il ne voulait pas mourir. Entre Cuenca et Quito nous avons dit au chauffeur que nous ne paierons qu'une fois arrivés en un seul morceau à destination, il nous a regarder et est resté sans rien dire puis nous a dit que la conduite du chaffeur était normale. Ils sont prêts à perdre leur vie pour deux dollars...